Journées Européennes
du Patrimoine 2018

« L'Architecture Bysantine »
de Constantinople, Ravenne, Venise, à Saint-Etienne

Sainte-Sophie (Constantinople) ou Hagía Sophía : sagesse de Dieu

HISTOIRE
Les premières basiliques

C'est la première basilique de l'histoire chrétienne, qui est consacrée à la
« Sagesse Divine » a été voulue par l'empereur Constantin en 330, après sa conversion au christianisme.
Elle fut probablement érigée sur les ruines d'un ancien temple d'Apollon, sur une colline surplombant la mer de Marmara1. C'est l'empereur Constance II qui consacra ce premier édifice, le 15 février 3602. C'était alors la plus grande église de la ville, elle était communément appelée « la Grande Église ».
L'édifice fut alors incendié lors d'une émeute en 4043.
Il fut reconstruit en 415 par l'empereur Théodose II.
Un siècle plus tard, elle subit une nouvelle fois le même sort funeste,
le 13 janvier 532

L'église de Justinien (bâtiment actuel)
Le 23 février 532, à peine quelques jours après la destruction de la seconde basilique, l'empereur Justinien prit la décision de la reconstruire, cette fois beaucoup plus grande et majestueuse que les deux précédentes, il put inaugurer la nouvelle église le 27 décembre 537.
La construction ne prit que 6 années. Puis, continument advinrent « Les malheurs de Sophie » :
En août 553 et le 14 décembre des tremblements de terre causèrent des fissures sur le dôme principal et la demi-coupole de l'abside.
Le 7 mai 558, un nouveau séisme provoqua la destruction totale du dôme central, qui s'écroula sur l'ambon, l'autel et le ciborium, les détruisant entièrement. L'empereur ordonna une restauration immédiate, le dôme atteignit alors sa hauteur totale de 55,6 m.
En 740, un nouveau séisme fit beaucoup de dégâts
En 859 l'église souffrit fortement d'abord d'un incendie , puis d'un nouveau séisme le 8 janvier Le 8 janvier869 un nouveau séisme provoqua l'écroulement de la moitié de la coupole. L'empereur Basile Ier fit les réparations nécessaires.
Le 25 octobre 989, une nouvelle secousse, très importante, détruisit encore le Dôme. L'empereur Basile II ordonna les travaux de restauration
L'église rouvrit ses portes le 13 mai 994.

L'occupation latine
Au cours du sac de Constantinople, en 1204, durant la quatrième croisade, l'église fut pillée par les croisés.
Les Byzantins reprirent la ville en 1261.
En octobre 1344 de nouveaux dégâts causés dans le dôme par un nouveau séisme Le 19 mai 1346 d'autres parties du bâtiment s’écroulèrent. L'église ne put rouvrir ses portes, qu’une fois les réparations menées à bien par les architectes, en 1354.

La mosquée de l'époque ottomane
En 1453, immédiatement après la chute de Constantinople par les Ottomans, la basilique fut convertie en mosquée, conservant le même nom, Ayasofya Sainte-Sophie fut épargnée sur ordre de Mehmed II, qui lui attachait une grande importance.
Mais au cours du règne de Selim II (1566-1577), le bâtiment commença à montrer des signes de fatigue et dut être stabilisé par l'ajout de contreforts externes massifs.
En 1739 Le sultan Mahmud Ier ordonna la restauration de l'édifice.
Entre 1847 et 1849, la mieux connue des restaurations de Sainte-Sophie fut celle menée par le sultan Abdlülmecid, accomplie par plus de 800 ouvriers dirigés par deux architectes italo-suisses, les frères FOSSATI. Les travaux portèrent sur le Dôme et des voûtes.
En 1850, les FOSSATI construisirent une nouvelle galerie du sultan dans le style néo-byzantin.

La république de Turquie
En 1918, les Turcs, dont le pays est occupé par les puissances de l'Entente à l'issue de la Première Guerre mondiale, projettent de dynamiter Sainte-Sophie À son arrivée au pouvoir, Mustafa Kemal Atatürk décide de poursuivre la restauration de Sainte-Sophie.
La direction des travaux est attribuée au Byzantine Institute of America en 1931. En 1934, Atatürk désaffecte le lieu du culte pour « l'offrir à l'humanité », il fait décrocher les grands panneaux circulaires portant le nom d'Allah, de Mahomet et des califes :
Sainte-Sophie devient un musée.
En 1993, une mission de l'UNESCO fait procéder à une campagne de restauration / restitution

ARCHITECTURE

Sainte-Sophie est le monument le plus important de l'architecture byzantine.
Avec sa somptueuse décoration intérieure, ses mosaïques à fond d'or* , sa couverture en coupole et demi-couples qui semble suspendue dans les airs*.
La basilique de Justinien est à la fois le point culminant des réalisations architecturales paléochrétiennes dérivées de l'Antiquité tardive romaine, et le premier chef-d'œuvre de l'architecture byzantine, qui marquera profondément tout le Moyen Âge qu'elle inaugure d'un point de vue architectural. Son influence s'est exercée profondément et de manière durable, sur l'architecture orthodoxe orientale, mais aussi, tout autant, sur celles de l'Église catholique et du monde musulman.

Plan et conception générale
Le plan et la structure interne sont complexes, mais ils répondent à une logique d'ensemble qui aboutit à une grande unité de l'espace. Il s'agit de la synthèse de deux sortes de plans traditionnels de l'architecture byzantine, très différents et a priori inconciliables :
le plan basilical, en longueur avec une nef bordée de colonnades, éclairée latéralement par des fenêtres hautes, et menant à une abside le plan centré dominé par un dôme au milieu de l'édifice entouré d'absides et d'absidioles.


Le Dôme* semble ne reposer sur aucun appui solide, mais flotte en apesanteur au-dessus de sa succession d'arcades ininterrompues de 40 fenêtres qui contribuent largement à inonder de lumière l'intérieur polychrome de la basilique.
Il est assise sur quatre pendentifs triangulaires concaves, qui permettent de le suspendre sur quatre piliers au-dessus de l'espace central dont le plan au sol est carré.

Mosaïques
Pour observer des ensembles de mosaïques byzantines de la période primitive, il faut de nos jours se reporter dans les églises de la ville de Ravenne, comme à la basilique Saint-Vital.

La Vierge et l'Enfant (944)*

Entourés de Justinien à gauche offrant Sainte-Sophie et Constantin la Ville de Constantinople

Dôme
Mosaïque chrétienne : Le Christ Pantocrator (en gloire) (doigt 2 et 3)
Décor musulman : Caractères arabes

*iconographies