L’évangéliste Saint-Luc ne mentionne pas le couronnement d’épines mais un épisode qui lui est lié au chp. 22, v.64 : « Ils lui voilaient le visage et l’interrogeaient « Fais le prophète ! Quel est celui qui t’a frappé ? » Et c’est bien ce qu’évoque « Le Christ aux outrages » de Grünewald.
Dieu, objet de sarcasmes, voilé par ses bourreaux se laisse découvrir en creux, dans les coups que l’homme pécheur lui porte, et dans la douceur infinie qu’il manifeste en retour. Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus parle de la « Face adorable de Jésus voilée pendant sa Passion » et Benoît XVI écrit « La profonde dignité de Jésus ne peut lui être enlevée. Le Dieu caché reste présent en lui ».
Sur cet « Ecce Homo », attribué au portugais Nuno Gonçalves un voile blanc recouvre le visage du Christ jusqu’aux yeux ; de manière très surréaliste les épines de la couronne transpercent le tissu. Comme si Dieu se retirait au plus profond de lui-même, se dérobant aux regards des hommes. Sa royauté leur reste cachée.