Les Vitraux

Nous sommes des vitraux

L’extérieur et l’intérieur.

Nous passons souvent de l’intérieur à l’extérieur puis de l’extérieur à l’intérieur.

A quoi pensez-vous en entendant cela ? A l’extérieur de votre appartement et à son intérieur ? A ce qui ne vous est pas familier et à ce qui l’est ? A ce qui est hors de vous, extérieur, étranger, et à ce qui est en vous ?

Oui, nous sortons de chez nous pour y entrer à nouveau.

Oui, nous nous engageons parfois sur des chemins inconnus mais, souvent, pour revenir sur des sentiers plus connus.

L’extérieur et l’intérieur.

Personnellement, j’y pense depuis jeudi d’une autre manière.

Grâce aux vitraux.

Les vitraux des églises, mais aussi de quelques autres édifices.

Les vitraux sont bien mystérieux. D’ailleurs, il en est que l’on n’arrive plus à refaire comme nos aïeux ont su les faire.

Jeudi dernier, j’ai été plongé à nouveau dans cet univers.

La Grand’Eglise de Saint-Etienne inaugurait des vitraux restaurés.

Quel spectacle que cette lumière qui prend forme et couleur !

Quel spectacle que cette lumière qui, grâce aux vitraux, prenant forme et couleur, donne vie et intimité aux espaces de l’église !

Le vitrail semble retenir à l’extérieur le monde, pour créer à l’intérieur un espace autre, un monde plus intérieur.

Et pourtant, n’est ce pas la lumière venant de l’extérieur qui crée cette ambiance indescriptible et qui nous touche au fond de notre cœur ? N’est-ce pas cette lumière, qui tourne autour de l’édifice pour donner aux vitraux de jouer inlassablement leurs meilleurs morceaux, chacun son tour ? N’est-ce pas cette lumière qui, à la nuit, finira par disparaître, faisant disparaître en même temps le vitrail et sa magnificence, le vitrail et sa toute-puissance, avant de ressurgir au petit matin, réveillant les uns après les autres les verres judicieusement colorés ?

Les hommes et les femmes de foi sont appelés à être des vitraux. Ils accueillent la lumière qui vient de l’extérieur, qui vient de Dieu. Et ils donnent à nos intérieurs, à nos vies, leurs couleurs et leurs intimités, tout à la fois changeantes et toujours prêtes à reprendre une partition inachevée.

Il peut nous arriver de penser que notre foi est peu active ; que nos vies sont statiques… Pensez alors aux vitraux que nous sommes ! Ce qui fait leur vie et ce qui donne à la nôtre toute sa vérité, c’est l’œuvre de Dieu en nous et par nous. Lui bouge, lui aime.

Soyons lucides mais surtout translucides à la lumière et à l’amour de Dieu !

Bonne semaine…j’espère avec le soleil !

Monseigneur Dominique LEBRUN, évêque de Saint-Etienne
« 150 chronique sur les ondes de RCF  » OSMOSE